LFI Madagascar

La dignité comme fil rouge : au-delà des apparences

Si l’on cherche le point commun entre ces situations, il se trouve certainement dans la notion de dignité. Il ne s’agit toutefois pas de la dignité de façade qu’on brandit dans les discours officiels. Il s’agit de la vraie dignité, celle qui reconnaît que chaque personne a une valeur en soi, inaliénable, qui ne dépend ni de sa richesse, ni de sa force, ni de son utilité sociale…. Ou politique. Elle ne s’accorde pas, elle ne se mérite pas : elle est inhérente au simple fait d’être humain.

À Gaza, c’est le droit même d’exister, en sécurité, qui est bafoué. Les populations civiles sont réduites à des cibles, utilisées comme levier dans un conflit de forces asymétriques. On les bombarde au nom de la sécurité, on les affame au nom de la stratégie, on les déplace au nom de la nécessité militaire. Résultat : des vies humaines transformées en variables d’ajustement géopolitique.

À Madagascar, c’est le droit à un minimum vital qui semble nié : le droit de manger à sa faim, d’apprendre, de se soigner, de construire une vie digne. Ici, pas de bombes, mais un abandon qui revient au même scandale : considérer certaines vies comme secondaires.

Quand 75% de la population vit sous le seuil de pauvreté, quand l’espérance de vie stagne là où elle stagne, quand l’accès à l’eau potable reste un luxe pour des millions de Malgaches… on peut se demander où est passée le respect de cette fameuse dignité humaine dont parlent si bien nos dirigeants.

Kant énonçait de manière fondamentale : « Traite l’humanité toujours comme une fin, et jamais seulement comme un moyen. ». Certains devraient retourner à l’école. Et apprendre à compter au passage. Au lieu de se faire délivrer des ceintures de flanelle de Karaté

Gaza et Madagascar nous rappellent ensemble cette évidence dérangeante : trop souvent, des peuples entiers sont traités comme des moyens. Moyens de pression géopolitique pour les Palestiniens, moyens statistiques pour obtenir de l’aide internationale pour les Malgaches, moyens pour maintenir un système économique inégalitaire qui arrange bien du monde. Dans les deux cas, la personne disparaît derrière les logiques de puissance de certains.