Gaza et Madagascar ne sont pas comparables : une guerre n’est pas une pauvreté, un génocide n’est pas une inégalité. On s’entend bien… Mais Gaza et Madagascar se reflètent dans le miroir éthique : elles nous rappellent que l’indignation n’a de sens que si elle débouche sur une responsabilité universelle.
On jugera notre époque non pas sur la force de nos discours, mais sur la cohérence de nos engagements. Et là, on risque de ne pas être beaux à voir.
Aurons-nous su regarder Gaza et Madagascar avec les mêmes yeux, sans minimiser l’horreur de l’un ni banaliser la misère de l’autre ? Aurons-nous su sortir de l’indignation sélective qui en arrange tant ?
Aurons-nous su traduire notre indignation en responsabilités, en actes de solidarité, en politiques justes, en choix de courage ? Aurons-nous su bâtir une éthique politique qui refuse de sacrifier un seul individu ? Ou aurons-nous entretenu ces logiques qui hiérarchisent les vies humaines selon leur utilité géopolitique ou médiatique ?
Stéphane Hessel nous l’avait rappelé : « La pire des attitudes, c’est l’indifférence. Dire ‘je n’y peux rien, je me débrouille’, c’est perdre l’une des qualités essentielles de l’homme : la faculté de s’indigner et l’engagement qui en découle. »
Parce que Gaza et Madagascar nous regardent. Et elles attendent autre chose que nos indignations de salon.
Patrick Rakotomalala (Lalatiana PitchBoule) – Août 2025
« Parce qu’il faut bien que quelqu’un dise ce que tout le monde pense tout bas… »
Les Chroniques de Ragidro
[1] Révulsé et révolté à la pensée d’un ami et ancien élève, journaliste de AL Jazeera qui a été assassiné avec ses collègues sous leur tente par un bombardement israélien il y a deux semaines. Hommage profond. Et colère immense
https://madagoravox.com/2025/08/25/les-chroniques-de-ragidro-gaza-madagascar-et-lethique-de-lindignation/