LFI Madagascar

Chapitre 5 : Élever le niveau d’instruction

5.3 – Reconstruire une école globale pour l’égalité et l’émancipation

5.3.1 – Constat : Une des grandes conquêtes sociales du siècle passé consiste à avoir arraché les enfants aux violences de l’usine pour les accueillir à l’école publique. Mais l’école publique, laïque et gratuite, qui est une des clés du progrès social et humain, sort terriblement affaiblie d’une quinzaine d’années marquées par des politiques destructrices. Les ministres de l’Éducation s’enchaînent sous Macron — pas moins de 4 en 2024 — mais partagent leurs attaques contre le service public de l’éducation et ses fondements en le livrant au marché. Il faut reconstruire l’école de l’égalité et de l’émancipation, une école qui participe à la prise en charge des grands défis de demain : la bifurcation écologique et la 6e République.

  • 5.3.2 Mesure clé :
    Assurer la gratuité réelle de l’éducation publique, y compris les cantines, le transport et les activités périscolaires, fournir gratuitement aux élèves les manuels scolaires, ainsi que des fournitures sans marque, pour assurer une réelle égalité des conditions entre élèves sur tout le territoire et lutter contre l’intrusion marchande à l’école.
  • Assurer l’égalité devant l’école :
    • Mettre en place une véritable politique d’éducation prioritaire en refondant la carte du réseau d’éducation prioritaire (REP) en fonction des besoins

    • Réduire partout les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne en Europe, qui est actuellement à 19 élèves par classe, en priorisant les maternelles et les classes des actuelles REP

    • Renforcer les dispositifs de rattrapage scolaire

    • Instaurer une nouvelle carte scolaire mettant fin à la ségrégation scolaire

    • Étendre la scolarité obligatoire à 18 ans, en proposant, si nécessaire, une garantie d’autonomie à partir de 16 ans

    • Garantir la variété des langues vivantes enseignées et leur apprentissage dès le CP

    • Augmenter le nombre de classes pour les élèves primo-arrivants

    • Suspendre l’expérimentation de l’uniforme

    • Abroger le « Choc des savoirs » qui renforce la ségrégation scolaire et sociale

    • Garantir le droit de chaque élève à progresser au sein d’une même classe de niveau hétérogène tout au long de sa scolarité dans l’enseignement secondaire en mettant fin aux groupes de niveaux au collège

    • Refuser de conditionner l’entrée du lycée à l’obtention du Diplôme national du Brevet (DNB) et supprimer les classes préparatoires à la seconde

    • Mettre en œuvre un plan de construction d’établissements publics dans les déserts d’écoles publiques afin de garantir la liberté d’enseignement

  • Revaloriser les personnels de l’Éducation nationale et renforcer les moyens :

    • Rattraper le gel du point d’indice depuis 2010 et revaloriser les grilles salariales en engageant une négociation avec les organisations syndicales et mettre fin au Pacte enseignant

    • Adopter un plan pluriannuel de recrutement pour l’ensemble des concours, avec un dispositif de prérecrutement au métier d’enseignant favorisant l’accès des jeunes de tous les milieux sociaux

    • Créer des écoles professionnelles de l’enseignement, renforcer la formation initiale et continue des personnels, en intégrant notamment une solide formation à la sociologie de l’éducation, à la pédagogie, à la psychologie de l’enfant et de l’adolescent, et à la lutte contre les discriminations ; soutenir la recherche en éducation et développer des partenariats entre l’Éducation nationale et des mouvements pédagogiques agréés

    • Renforcer partout les effectifs de la vie scolaire (assistants d’éducation, assistants pédagogiques)

    • Reconnaître le travail et l’engagement des personnels en mettant fin aux dispositifs d’évaluation et de contrôle permanent ainsi qu’en réaffirmant la liberté pédagogique, notamment dans le primaire

    • Créer un véritable service public d’accompagnement du handicap, avec un nouveau corps de personnels fonctionnaires et mettre fin à la mutualisation des accompagnants d’élèves en situation de handicap

    • Mettre en place une aide administrative et éducative aux directeurs d’école et améliorer le mode de décharge d’enseignement pour tous les directeurs d’écoles maternelle et élémentaire

    • Associer aux décisions des établissements les personnels, les parents et les élèves

    • Renforcer la médecine scolaire en garantissant le nombre de personnels par établissement

    • Labelliser les intervenants extérieurs au sein des établissements scolaires afin de s’assurer de la qualité des interventions et supprimer l’ensemble des partenariats entre l’Éducation nationale et le Medef et les fondations « philanthropiques » des entreprises du CAC 40

  • Restaurer le cadre national du service public d’éducation :

    • Rétablir le diplôme national du baccalauréat, abroger les contre réformes du lycée, de la voie professionnelle et du collège

    • Abolir les privilèges de l’enseignement privé et abroger la loi Carle

    • Appliquer un malus au financement public des établissements privés sous contrat contribuant à la ségrégation socio-scolaire, introduire un mécanisme de pénalité financière des établissements privés sous contrat pratiquant l’éviction des élèves les plus en difficultés, interdire les subventions facultatives des collectivités territoriales aux établissements privés sous contrat

  • Faire de l’école le levier de la bifurcation écologique et démocratique :

    • Intégrer l’enjeu écologique dans les programmes de la maternelle au lycée et introduire de nouveaux enseignements pratiques

    • Porter l’alimentation dans les cantines scolaires à 100 % biologique et locale, réduire la part des protéines carnées au profit des protéines végétales et imposer une option végétarienne quotidienne

    • Construire de nouveaux établissements à taille humaine et rénover le bâti existant afin de prendre en compte les enjeux sanitaires et environnementaux (désamiantage notamment)

    • Étendre le droit de réunion et d’association pour les lycéennes et lycéens

    • Renforcer l’éducation à l’égalité, contre le sexisme et les discriminations, dans les programmes scolaires

    • Fournir les moyens réels pour assurer à tous les élèves en collège et lycée les trois séances annuelles d’éducation à la vie affective et sexuelle prévues par la loi ; ces séances incluront les problématiques liées au consentement, à l’orientation sexuelle, à l’identité de genre et à la lutte contre les LGBTIphobies

    • Formuler un projet « d’école globale » : rendre cohérent scolaire et périscolaire

    • Supprimer la participation sur le temps scolaire des élèves de seconde et de première CAP à un séjour de cohésion du Service National Universel (SNU)

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